Tesla dévoile le Semi, un camion électrique futuriste avec 800 km d’autonomie

Elon Musk a dévoilé un semi-remorque électrique aux lignes futuristes capable d’atteindre les 100 km/h en cinq secondes et de rouler avec une charge complète sur autoroute pendant 800 km. Son prix demeure inconnu.

Repoussée à plusieurs reprises, l’annonce était particulièrement attendue. Après avoir révolutionné les voitures électriques, Tesla s’attaque à une nouvelle frontière du transport routier “vert”. L’entrepreneur en série a dévoilé jeudi 16 novembre un semi-remorque aux lignes futuristes, ainsi qu’un nouveau prototype pour sa voiture de sport Roadster.

“Nous avons conçu le camion Tesla pour qu’il soit aérodynamique comme une balle”, a déclaré Elon Musk, le patron de Tesla, lors d’une soirée à Hawthorne, où se trouvent les bureaux de design du constructeur et le siège de la société d’aérospatiale qu’il a également cofondée, SpaceX.

Le nouveau semi-remorque aux 4 roues indépendantes et autant de moteurs détonne par rapport aux camions traditionnels par ses lignes épurées et son avant évoquant les trains à grande vitesse, sa carrosserie aux couleurs mates ou métallisées. Il accélère de 0 à presque 100 km à l’heure en seulement 5 secondes sans sa semi-remorque, a promis le richissime visionnaire né en Afrique du Sud.

Une autonomie de 800 kilomètres

Le Semi a une autonomie de 800 km “chargé à son poids maximum et à vitesse d’autoroute, a affirmé Elon Musk. Comme 80% de trajets font moins de 400 km, ça veut dire qu’on peut aller à sa destination et revenir sans recharger”. L’autonomie reste largement en retrait des modèles diesels actuels, qui peuvent effectuer plusieurs milliers de kilomètres.

Mais “le coût d’un camion est extrêmement important”, s’est défendu Elon Musk, assurant qu’un semi-remorque au diesel serait “20% plus coûteux qu’un Tesla” en incluant tous les coûts y compris assurances et essence. Pour remédier à cette limitation, Elon Musk a annoncé que Tesla prévoyait de construire des superchargeurs plus puissants que les stations de recharge dédiées aux voitures Tesla.

La cabine du Tesla Semi
La cabine du Tesla Semi Crédit : Tesla

La cabine de pilotage est spacieuse et suffisamment haute pour laisser le conducteur se tenir debout et lui permettre de se déplacer facilement dans l’habitacle. Le siège conducteur est positionné au centre de la cabine et un second siège rabattable permet d’installer un passager. En revanche, le Semi ne propose pas de cabine de couchage, un axe de développement pour les prochains modèles, selon Elon Musk.

L’avènement des semi-remorques électriques

Le constructeur n’a pas donné de détails sur les coûts ou le lieu de fabrication. Il vise fin 2019 pour démarrer la production, même si “Elon Musk n’est pas très bon pour tenir les délais”, estime Rebecca Lindland, analyste de la société de conseil automobile Kelley Blue Book. Le rythme de fabrication de la Model 3 est notamment très en retard, avec des pic de production de 500 à 1.000 exemplaires par semaine sur certaines lignes de fabrication alors que l’objectif était de 5.000.

Pour Rebecca Lindland, les semi-remorques électriques – et plus encore avec conduite autonome – sont particulièrement intéressants pour les villes et banlieues, les entreprises avec des routes répétitives comme la poste, la société de messagerie express UPS, voire les camions de nettoyage municipal, les bus scolaires, etc.

Le Semi arrive toutefois au moment où divers constructeurs comme Daimler, Volkswagen, Nikola, Einride, travaillent aussi au développement de semi-remorques électriques, parfois équipés de fonctions de conduite autonome et d’un design futuriste. Les experts remarquent aussi que des poids lourds et bus fonctionnant aux énergies alternatives comme les piles à hydrogène ou le gaz naturel comprimé existent déjà.

Une nouvelle Roadster d’ici 2020

Elon Musk a par ailleurs dévoilé un prototype de voiture de sport “Roadster”, qui sera la “première voiture (de fabrication industrielle) à passer sous deux secondes pour monter à 100 km/h”. La nouvelle génération de la voiture de sport prisée des stars d’Hollywood coûtera au moins 170.000 euros et disposera d’une autonomie de près de 1.000 km. Elle devrait être disponible à partir de 2020.

Des nouveaux produits pour le groupe qui doit encore lancer la fabrication de ses toits solaires à la fin de cette année, accélérer la production de ses trois modèles de voitures (S, X, 3), et surtout devenir enfin rentable. Tesla a aussi confirmé un projet d’usine en Chine et “il y a des opportunités formidables là-bas”, où  les grandes villes luttent contre le smog, ajoute-t-elle.

Sources : Tesla ; rtl.fr

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